Qui se cache derrière « SOS EDUCATION »?

Qui se cache derrière « SOS-Education » ?

Avec une débauche de moyens, cette officine créée en 2001  diffuse, depuis 6 ans, une diatribe du service public d’éducation sous enveloppe à la flamme de l’organisation « SOS Education ». Figure sur l’enveloppe ce slogan « L’École est en train de mettre en péril l’avenir de milliers d’enfants : IL FAUT AGIR VITE ».  . Cette association, qui prétend sauver le service public, l’assassine.

Qui peut soutenir un tel combat ?

Qui a intérêt à dénigrer, à diffamer les personnels et leurs représentants ? 

http://www.soseducation.com/

Reprenant tous les thèmes éculés d’un néo-libéralisme élitiste et anti-État, cette association est une inquiétante auxiliaire de tous ceux qui aujourd’hui veulent détruire le service public d’éducation.

Dans le bulletin de liaison n° 3 daté de janvier 2003 de cette association, figure en première page avec photo le Président Vincent Laarman et Xavier Darcos( ministre délégué à l’époque) sous le titre : « Le Ministre Xavier Darcos s’explique devant SOS Education ». Ainsi  cette jeune association, à l’époque,  n’a pas encore pignon sur rue et rencontre le ministre deux fois : le 23 novembre 2002 et le 9 janvier 2003 au ministère.  « La délégation de l’association a eu l’occasion d’entendre de vive voix les propositions de réforme du ministre et a pu constater avec satisfaction qu’elles reprenaient de façon évidente les demandes formulées dans nos pétitions. Xavier Darcos a déclaré mot pour mot qu’il fallait « passer au-dessus de la tête des syndicats et théoriciens de la pédagogie, qui finalement ont peu enseigné mais ont expliqué pendant des années comment faire » et qu’il fallait « prendre en compte l’opinion des gens de bon sens ». « Enfin, il prévoit un « dégraissage des effectifs », aujourd’hui tellement nombreux que le mammouth est devenu ingérable (plus de 1 300 000 fonctionnaires à l’Education nationale) mais il ne s’est engagé sur aucun chiffre. ». Ce  qu’il n’a pu faire en 2003 se réalise aujourd’hui en supprimant plus de postes dans le public que dans le privé partiellement épargné.

Le président de SOS Éducation est, aussi, correspondant français d’une association américaine : « Alliance for the separation of school and state » . http://www.schoolandstate.org/home.htm

Son président mentionne en 2005 : De nombreux parlementaires de la majorité ont d’ailleurs repris les amendements que nous leur soumettions, et les rapporteurs de la Loi au à l’Assemblée nationale et au Sénat ont tenu à auditionner SOS Education. Quant à nos relations avec le ministère de l’Education nationale, Matignon et l’Elysée, elles sont désormais fréquentes et suivies d’effet : répondant aux attentes de SOS Education, le gouvernement a récemment décidé de permettre aux élèves qui le veulent apprendre un métier dès 14 ans et d’abandonner la méthode globale et les méthodes assimilées globales. “

Cette initiative « SOS Education » nous rappelle cette autre tentative « Créateur d’écoles » initiée en 1993 par le directeur de cabinet du ministre Bayrou. Cette association souhaitait à l’époque faire « sauter des verrous » en transférant en particulier les personnels administratifs. 

« Créateur d’écoles » s’inspirait des établissements privés confessionnels sous contrat pour défendre un établissement autonome fondé sur le modèle d’une entreprise privée. Xavier Darcos était membre de cette association ainsi Dominique Antoine aujourd’hui conseiller à l’Elysée chargé des questions d’éducation.

Voir la liste de ces “Créateurs d’écoles” …. privées :

http://www.ecole-et-laicite.fr/?p=30

En 1991, Phillipe NEMO , philosophe ultra libéral, ancien professeur à Sup de Co Paris de Vincent Laarman président de SOS Éducation, publie chez Grasset “Pourquoi on-t-ils tué JULES FERRY” et annonce dans son dernier chapitre “L’ère des créateurs d’école” en s’appuyant dans ce livre sur celui de Guy Bourgeois “Le bac n’aura pas lieu”. Le même Guy Bourgeois, un an après fonde l’association “Créateurs d’école” à laquelle participe les plus hauts responsables institutionnels de l’Education nationale d’aujourd’hui.

Par ailleurs, Philippe Nemo participe aussi à “Ecole et Liberté” et publie “pour le pluralisme scolaire diffusé sur le site de SOS Education :http://www.soseducation.com/fichiers/Pour_le_pluralisme_scolaire.pdf 

Rappelons ici la stratégie énoncée dans le premier bulletin de “Créateurs d’école” un encart intitulé « Les verrous à faire sauter » : « C’est l’aboutissement du travail des groupes d’experts : l’identification des verrous et les moyens de les faire sauter. Ce sera sans doute la partie la plus délicate de notre travail car il ne nous faudra pas tomber dans le piège de la réforme globale… la solution réside sans doute dans la mise en œuvre de dispositifs dérogatoires… ».

Ceci n’est-il pas plus un programme de gouvernants qu’un programme d’association ? 

“SOS Education” est la continuité de “Créateurs d’école” , elle met en oeuvre son programme, et rejoint celui d’autres.

Depuis des années les objectifs sont clairement énoncés : démanteler le service public en favorisant et introduisant la concurrence avec le privé, en séparant l’école de l’Etat , en instaurant le chèque scolaire pour financer le privé et en abrogeant la carte scolaire. Ces propositions sont une constante dans toutes ces publications Mais aussi, il est curieux de retrouver exactement les mêmes propositions dans une lette du Front National signée Jean Marie LE PEN adressée aux “Parents” d’élèves et “Professeurs”  le 6 juin 1984 juste avant la manifestation du 24 juin 1984. : « l’allocation scolaire », « la suppression de la carte scolaire » et la « séparation de l’école et de l’Etat »

Aujourd’hui SOS Éducation se montre peu critique à l’égard du ministre, rencontré deux fois à leur naissance, qui écrivaient-ils : « La délégation de l’association a eu l’occasion d’entendre de vive voix les propositions de réforme du ministre et a pu constater avec satisfaction qu’elles reprenaient de façon évidente les demandes formulées dans nos pétitions.” .

Aujourd’hui, SOS Éducation se plaint surtout que les choses ne vont pas assez vite. 

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